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Apprendre à l’enfant à jouer seul

Votre enfant n’aime pas jouer seul, vous sollicite constamment et s’ennuie dès que vous avez le dos tourné ? Les sollicitations constantes vous fatiguent, vous vous demandez si ce genre de comportement est normal, et peut-être même remettez-vous en question vos propres réactions. Dans cet article, je décrypte pour vous les mécanismes qui sont à la base du jeu autonome et vous propose quelques pistes de solutions pour apprendre à votre enfant à jouer seul.


Certes, le jeu est important. Tous les spécialistes s’accordent sur l’importance du jeu libre et autonome dans le développement des tout-petits. Depuis toujours, les enfants jouent. C’est ainsi qu’ils découvrent le monde, développent et testent leurs capacités, définissent le rapport entre eux et leur environnement, font les liens de cause à effet, découvrent les premières notions scientifiques (calcul, poids, gravité). Le jeu c’est instructif, mais c’est surtout instinctif.

Alors, pourquoi certains enfants savent jouer seuls, longtemps et facilement, alors que d’autres ne peuvent pas supporter plus de deux minutes de solitude ? Beaucoup de facteurs peuvent intervenir : la personnalité de l’enfant, les habitudes quotidiennes, la place dans la fratrie, le nombre d’enfants dans la famille… Mais, quelle que soit la situation, tous les enfants peuvent développer le goût du jeu. C’est une aptitude naturelle qui a parfois juste besoin d’un petit coup de pouce.


En tant que parents, que pouvez-vous faire pour entraîner votre enfant à jouer seul et à savoir s’amuser en sa propre compagnie ?


Assurez-vous que les besoins affectifs de votre enfant sont comblés


Un enfant submergé par une émotion, peut avoir du mal à se concentrer sur une activité : une séparation trop dure à vivre, le début d’une vie en collectivité, le conflit entre les parents… Il se peut aussi qu’il sollicite votre présence simplement parce que vous lui avez manqué. Commencez toujours par remplir le réservoir d’amour de votre enfant, un gros câlin ou 5 minutes sur vos genoux seront souvent suffisants. Vérifiez aussi la météo de votre ambiance familiale et l’état de vos relations. S’il le faut, commencez par corriger les problèmes intrafamiliaux avant de vous préoccuper du jeu.


Réduisez le nombre de jouets et de stimulations (tv, écrans, jeux éducatifs)


Les écrans ont sur le cerveau de l’enfant un effet à la fois excitant et étouffant. Excitant parce que la stimulation induite par les images qui défilent à une vitesse vertigineuse tiennent le cerveau de l’enfant sous tension permanente. Étouffant parce que les écrans étouffent la créativité interne de l’enfant. Les jeux éducatifs ne sont pas beaucoup mieux. En somme : plus votre enfant reçoit de stimulations externes, moins il devient capable d’utiliser ses ressources internes.


Tout ennui n’en est pas un

Nos perceptions adultes autour du jeu ne sont pas toujours justes. Nous pouvons penser, à tort, que jouer c’est être occupé. Quand on joue, on produit, on crée, on s’amuse. Oui, mais pas seulement. Jouer c’est aussi flâner, rêver, toucher et explorer simplement son environnement. Jouer c’est être couché par terre en observant le dessin des tapisseries ou en comptant dans sa tête le nombre de doigts. Quand vous voyez votre enfant s’ennuyer, demandez-vous s’il s’ennuie vraiment.

Impliquez-vous moins

C’est précieux pour un enfant d’avoir un parent qui sait et aime jouer avec lui. Il est nécessaire cependant de laisser l’enfant jouer et s’amuser seul. Si vous avez l’impression que votre enfant vous sollicite constamment, peut-être s’agit-il d’une habitude ? Pour habituer progressivement votre enfant à s’amuser seul, essayez ceci : commencez par jouer avec lui, puis retirez-vous doucement. Restez à côté les premiers jours (à 1 ou 2 mètres de lui), puis éloignez-vous progressivement. Si votre enfant revient vous chercher dès que vous partez, expliquez-lui calmement que vous avez des choses à faire et que vous reviendrez dès que vous aurez fini. Vous pouvez aussi lui proposer de jouer à côté de vous, votre seule présence pourra suffire à un enfant qui se sent en insécurité du fait d’être seul. Dites simplement « hum, je comprends mais je ne peux pas t’aider pour le moment. Je suis à toi dans 10 minutes ». Très demandeur les premiers jours, votre enfant devrait développer progressivement sa capacité pour le jeu concentré et de plus longue durée.


Réduisez le nombre de jouets

Un environnement trop stimulant fatigue l’enfant (ses sens sont constamment en éveil) et diminue ses capacités de concentration. Observez votre enfant. A quoi aime-t-il jouer ? Est-il plutôt créatif ou sportif ? N’encombrez pas votre espace de vie de jouets en espérant qu’ils pourront occuper votre enfant. C’est souvent contreproductif. Plus il y a de jouets et moins l’enfant joue. Optez plutôt pour le minimalisme. Variez et changez (cachez puis ressortez) les jouets régulièrement. Dès que vous voyez que les jouets mis à la disposition de votre enfant ne l’intéressent plus, remplacez-les.

N’ayez pas peur en voyant votre enfant s’ennuyer

L’ennui est mal perçu dans notre société où il est synonyme de fainéantise et de perte de temps. L’ennui est en réalité extrêmement bénéfique. C’est le moteur de la créativité, de l’imagination et de sa bonne connaissance de soi. Si votre enfant s’ennuie, ne vous en sentez pas responsable et ne cherchez pas à le divertir en permanence. Sans le vouloir, vous risquez d’enclencher un cercle vicieux. Plus vous cherchez à stimuler l’enfant, moins il devient capable de s’occuper seul, et plus il s’ennuie et plus il vous réclame. Si votre enfant s’ennuie, permettez-vous parfois de lui dire : « Ah bon ? C’est chouette, je suis sûr(e) que tu vas trouver quelque chose de passionnant à faire. J’adore m’ennuyer ». Et pourquoi ne pas lui proposer de vous aider dans la cuisine ou de trier le linge à votre place. Je parie que votre petit trouveras très vite de quoi s’occuper pour échapper à la corvée du ménage.

Je vous conseille également de changer de regard sur l’ennui. Beaucoup de parents sont mal à l’aise en voyant leur enfant tourner en rond, alors que la solitude est une opportunité idéale pour plonger dans son monde intérieur, pour découvrir ses goûts et ses envies, et commencer à apprécier à jouer en toute autonome. N’est-ce pas le seul jeu où on peut jouer selon ses propres règles ? Un enfant stimulé en permanence n’a pas toujours cette chance.

Par Elena Goutard, coach parental

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Bonjour, je suis Elena

Coach parental passionnée, j’accompagne les parents pour surmonter les défis du quotidien et créer une relation épanouissante avec leurs enfants. À travers mes articles, je partage des conseils et des outils pour vous guider dans cette aventure.

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