Épuisement, stress, sentiment de solitude : de plus en plus de femmes témoignent d’un mal-être profond vécu dans leur rôle de mère. Non, il ne s’agit pas d’un simple coup de fatigue ou d’une faiblesse, mais d’un véritable mal-être qu’il est urgent de reconnaître et d’accompagner.
Un rêve qui vire à la désillusion
« Être mère m’a traumatisée… » Ces mots, ce sont ceux de ma cliente Sophie (nom modifié), une maman de 34 ans, qui avait longtemps idéalisé la maternité. « J’ai toujours voulu des enfants. Je m’étais préparée, j’étais prête à vivre les nuits courtes et les couches. Mais je n’étais pas prête à me perdre totalement. »
Comme beaucoup de mères, Sophie s’est retrouvée seule avec un nourrisson ultra-dépendant, un compagnon absorbé par son travail, une famille éloignée et une pression énorme : celle d’être à la hauteur. Les jours sans fin, les nuits blanches, les pleurs, les sollicitations permanentes, les jugements… et surtout, aucun moment pour elle. « Je me suis mise en mode robot. J’ai commencé à vivre chaque journée comme une mission de survie. »
Traumatisme maternel : un mal encore tabou
On pense souvent qu’un traumatisme se produit lors d’un événement violent ou exceptionnel : un accident, une guerre, un deuil… Mais le traumatisme maternel, lui, s’insinue doucement. Il s’installe dans la répétition des petits stress, dans la fatigue chronique, dans l’isolement émotionnel, dans la culpabilité maternelle constante. Et surtout dans l’absence de soutien.
Le cerveau, en état d’alerte permanent, n’a plus d’espace pour récupérer. Le corps reste tendu, les émotions à fleur de peau.
Résultat : certaines mères vivent un effondrement intérieur silencieux, sans oser le nommer.
Des signes qui ne trompent pas
Voici quelques signes que la maternité a pu devenir source de traumatisme ou de souffrance profonde :
- Une boule au ventre à l’idée de retrouver ses enfants après l’école
- Une appréhension des week-ends et vacances, vécus comme des périodes d’isolement et de surcharge
- Une perte d’envie, de joie de vivre, de créativité et de spontanéité
- Des réactions excessives, des pleurs fréquents, une hypersensibilité
- La sensation d’être en mode automatique, sans vraie présence à soi
- Un sentiment de honte ou d’échec
Si ces signes vous parlent, vous n’êtes pas seule. Et surtout : vous n’êtes pas une mauvaise mère.
Pourquoi en parle-t-on si peu ?
Parce que la société valorise encore l’image de la mère idéale, dévouée, épanouie et naturellement compétente. Admettre qu’on souffre dans son rôle de parent, c’est s’exposer aux jugements, à la peur d’être incomprise, voire rejetée.
Mais il est temps de briser le silence. Car ce mal-être, lorsqu’il n’est pas reconnu ni pris en charge, peut entraîner une dépression post-partum, un isolement social, voire une rupture du lien mère-enfant.
Comment sortir du traumatisme maternel ?
Heureusement, il est possible de guérir. Voici quelques pistes concrètes pour amorcer une reconstruction :
1. Mettez des mots sur ce que vous vivez
Le simple fait de reconnaître votre souffrance est une première étape puissante. Ce n’est pas « dans votre tête », c’est réel. Et cela mérite d’être entendu. Parlez-en à une personne de confiance, à un professionnel, ou écrivez ce que vous ressentez.
2. Recréez un espace pour vous
Même dix minutes par jour peuvent faire une différence. Respirer seule, marcher, lire, dessiner, ne rien faire… Reprendre contact avec votre propre rythme intérieur, c’est retrouver une parcelle de liberté dans un quotidien saturé.
3. Allégez votre charge mentale
La charge mentale parentale est l’un des grands facteurs d’épuisement. Mes conseils :
→ Faites une liste de tout ce que vous portez.
→ Voyez ce qui peut être partagé, délégué, simplifié.
→ Acceptez que tout ne soit pas parfait.
4. Demandez du soutien sans culpabilité
Faire appel à une baby-sitter, dire à votre partenaire que vous avez besoin d’aide, demander à vos proches de vous relayer… ce ne sont pas des signes de faiblesse. Ce sont des actes de survie émotionnelle.
5. Faites-vous accompagner
Un accompagnement parental ou thérapeutique peut vous aider à :
- Décoder vos émotions
- Revaloriser votre rôle de mère
- Sortir de la culpabilité
- Revenir à une parentalité plus consciente et apaisée
Vous n’avez pas à traverser cela seule.
Sortir du brouillard, c’est possible
Être mère ne devrait jamais rimer avec sacrifice de soi. La maternité n’a pas à être un champ de bataille intérieur.
Et si elle l’est devenue, il est possible de guérir. Lentement, mais sûrement. Sophie, aujourd’hui, se reconstruit. Elle a osé demander de l’aide. Elle apprend à écouter ses besoins, à poser des limites, à se reconnecter à elle-même. Et elle ne culpabilise plus de le faire.
💬 Vous vous reconnaissez dans ce témoignage ?
Vous sentez que vous avez besoin de soutien pour sortir de l’épuisement, retrouver de la joie et reconstruire un lien serein avec vos enfants ? Je vous propose un accompagnement sur mesure, avec douceur et sans jugement.
📩 Écrivez-moi pour en discuter. Parler de votre mal-être est déjà un premier pas vers un mieux-être.
Par Elena Goutard, coach parental et thérapeute familial