Depuis qu’ils sont parents, Léa et Thomas ne sortent presque plus. Chaque tentative de retrouver leurs amis s’est soldée par du stress, de la gêne ou des tensions. Ils ont fini par renoncer. « On préfère dire non à tout. C’est plus simple. Mais au fond, on se sent de plus en plus seuls.«
Cette situation, beaucoup de jeunes parents la connaissent. Dans les premières années de vie d’un enfant, la vie sociale est souvent mise entre parenthèses. On se dit que ça passera. On attend que les enfants soient “plus grands”, “plus calmes”, “plus faciles”. Mais entre-temps, les liens se distendent, les invitations s’espacent… et un jour, on réalise qu’on ne voit plus personne.
La vie sociale, grande oubliée de la parentalité
Les jeunes parents entendent souvent qu’ils doivent “profiter”, que ces années sont “les plus belles”. Et pourtant, ce sont aussi parfois les plus isolantes. Les journées sont rythmées par les horaires des enfants, les nuits trop courtes, les repas qui dégénèrent, les cris, les tensions. Alors sortir ? Retrouver des amis ? Trop d’énergie. Trop d’organisation. Trop de risques de “crise en public”.
Et surtout, une angoisse sous-jacente : celle de déranger. « Quand on allait dîner chez des amis, les enfants touchaient à tout, se disputaient, montaient en excitation. On passait la soirée à s’excuser, à les recadrer, à les empêcher de déranger. C’était l’enfer. » Peu à peu, pour préserver la paix, beaucoup de familles choisissent de rester à la maison. Et s’enferment dans une forme de solitude qu’elles n’ont pas vraiment choisie.
L’isolement, un cercle vicieux silencieux
L’isolement parental est rarement brutal. Il s’installe en douceur, au fil des mois. On décline une invitation. Puis deux. On propose de “se voir plus tard”, mais ce “plus tard” ne vient jamais. On s’habitue à ne plus voir ses amis. À ne plus recevoir. On se coupe du monde extérieur. Et ce repli a un coût : perte de repères, fatigue morale, baisse de l’estime de soi… sans parler du couple, qui devient le seul point d’appui, souvent déjà bien fragilisé par le quotidien.
Surtout, cet isolement alimente la culpabilité : « Je ne suis pas capable d’avoir une vie normale avec mes enfants. »
Mais le problème n’est pas dans la parentalité en soi. Il est dans le mythe de la parentalité parfaite et lisse, qui voudrait que tout se passe sans bruit, sans fatigue, sans débordement. Et ce mythe, il est urgent de le déconstruire.
Comment recréer du lien social quand on est parent ?
La bonne nouvelle, c’est qu’il est toujours possible de reconnecter avec les autres, à condition de s’autoriser à le faire autrement. Voici quelques pistes :
1. Commencez petit
Ne cherchez pas à organiser une grande soirée. Proposez un café dans un parc, une balade à deux familles, un apéritif à la maison à 18h. Mieux vaut des moments courts mais réguliers, que de grandes retrouvailles épuisantes.
2. Choisissez des lieux adaptés aux enfants
Les endroits où les enfants peuvent jouer librement (jardins, squares, maisons avec extérieur) permettent aux parents de respirer. Quand les enfants s’amusent, les adultes peuvent enfin parler.
3. Clarifiez vos besoins en amont
Osez dire à vos amis : « On a vraiment envie de vous voir, mais avec les enfants c’est parfois compliqué. Est-ce qu’on peut faire simple, et se dire que ce ne sera pas parfait ? » Les vraies amitiés s’adaptent et comprennent.
4. Baissez la barre
Votre maison n’a pas besoin d’être impeccable. Votre enfant peut pleurer, crier, renverser un verre. Vous avez le droit d’être imparfait. Ce qui compte, c’est la connexion, pas le décor.
5. Variez les formes de lien
Envoyer un message vocal, passer un appel en marchant avec la poussette, écrire une carte postale à une amie : parfois, le lien passe autrement que par une rencontre physique.
Être parent sans s’effacer
Être parent ne veut pas dire s’effacer. Nos besoins d’amitié, de légèreté, de partage ne disparaissent pas à la naissance de nos enfants. Au contraire, ils deviennent encore plus essentiels pour garder l’équilibre. S’entourer, ce n’est pas un luxe mais une nécessité. Pas pour faire bonne figure. Mais pour tenir. Pour respirer. Pour se rappeler qu’on existe aussi en dehors du rôle de parent.
Alors si aujourd’hui vous vous sentez seul(e), isolé(e), coupé(e) du monde… rappelez-vous que ce n’est pas une fatalité. Tendez la main. Rouvrez une porte. Une seule invitation suffit parfois à se connecter aux autres. Et qui sait ? Peut-être que vos enfants, eux aussi, seront heureux de voir leurs parents rire avec des amis. Heureux de découvrir que les adultes aussi ont besoin des autres. Et que cela aussi, fait partie de la vie.
Besoin d’un coup de pouce pour sortir de l’isolement et retrouver un quotidien plus serein ?
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Par Elena Goutard, coach parental et thérapeute familial