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Ne plus aimer son enfant : ce tabou dont personne ne parle

Maman avec sa fille- Avoir l'impression de ne plus aimer son enfant

Il y a des jours où tout semble trop lourd. Votre enfant claque la porte, vous provoque, refuse de vous regarder. Et au fond de vous, une pensée surgit, brutale et culpabilisante : « Je n’en peux plus, je n’ai même plus envie d’être avec lui. » Si cela vous arrive, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Beaucoup de parents passent par des périodes où la relation avec leur enfant se détériore au point d’éclipser l’amour derrière une épaisse couche de tensions et de reproches. Comme un gros nuage qui cache le soleil, les disputes et le quotidien finissent par masquer la tendresse.

Pourquoi la relation parent enfant peut se dégrader ?

La distance ne s’installe pas en un jour. Elle est souvent le résultat d’un mélange de stress, de fatigue et de malentendus. Comprendre que votre enfant n’est pas « le problème », mais que c’est toute la relation qui s’est dégradée, est une première étape essentielle pour amorcer le changement. Parmi les

L’épuisement parental

Le burn-out parental est une réalité trop peu connue. Or, les nuits blanches, les crises à répétition, l’absence de repos peuvent peu à peu vider le réservoir émotionnel. Dans cet état d’épuisement intense, il devient difficile de ressentir de l’amour, de la tendresse ou même simplement de la patience. Tout devient mécanique, et on peut alors avoir la sensation de ne rien ressentir pour son enfant.

L’adolescence, une période charnière

Quand un enfant entre dans l’adolescence, il ne ressemble plus à celui qu’on a connu. Il peut rejeter, provoquer, s’éloigner… Pour certains parents, cette métamorphose est vécue comme une trahison. La distance émotionnelle s’installe alors, nourrie par l’incompréhension, les conflits et les blessures mutuelles.

Les blessures non résolues du passé

Il arrive aussi que le lien avec son enfant ravive des blessures anciennes, parfois inconscientes : un manque d’amour dans sa propre enfance ou des traumatismes non digérés. Cela peut éroder le lien d’attachement et faire naître un sentiment de rejet qu’on n’arrive pas à s’expliquer.

Les attentes déçues

Les attentes déçues jouent également un rôle majeur dans le lien parent enfant. Quand notre enfant ne correspond pas à l’image idéalisée que nous avions construite, le décalage peut créer une profonde désillusion. Cela est d’autant plus douloureux si nous avons projeté sur lui nos propres rêves inaboutis ou nos manques non comblés. Ce fossé entre l’enfant réel et l’enfant imaginaire peut alors générer de la frustration, du rejet et cette sensation désagréable de ne plus aimer son enfant.

Ne plus aimer son enfant : un tabou omniprésent

Les larmes aux yeux, ma cliente Sophie m’a confié ce qu’elle n’a jamais osé dire à personne : « Certains jours, je ne ressens rien pour mon fils. Absolument rien. » Et pourtant, ce témoignage, aussi choquant qu’il puisse paraître, n’est pas isolé.

La société nous vend une image d’un amour parental inconditionnel, constant, inaltérable. Comme si l’on devait toujours aimer, quoi qu’il arrive. Mais aimer un enfant n’est pas toujours simple, surtout dans la durée, surtout quand la fatigue, les blessures ou les conflits s’accumulent. Cette pression à aimer parfaitement, tout le temps, peut devenir insupportable.

Retrouver la connexion perdue

« J’avais honte de ne plus supporter ma fille aînée. Je pensais être un monstre. Mais en en parlant, j’ai compris que j’étais juste à bout. »
Nicolas, père de deux enfants

Oser parler de ce que l’on ressent est souvent le début du changement. Ce que vous ressentez ne fait pas de vous un mauvais parent. Vos émotions sont des signaux, une sorte d’appel à l’aide qui vous montre que la situation de vous convient pas et que vous souhaitez la changer.

Voici quelques pistes pour retrouver ce lien qui semble perdu :

Agir avant que la distance ne s’installe

Le meilleur moment pour commencer à réparer la relation, c’est aujourd’hui. Plus on attend, plus la distance grandit. Même un petit geste (une petite attention, un sourire, un mot gentil) peut amorcer le rapprochement et montrer à l’enfant que la complicité peut renaître.

Le parent, acteur principal du changement

Un enfant n’a pas la maturité pour inverser seul une dynamique compliquée. C’est au parent d’initier la transformation.
Vos premières tentatives seront peut-être rejetées, mais je vous conseille de ne pas vous décourager. Multipliez les approches : un mot doux laissé sur son bureau, une invitation à préparer le repas ensemble, un sourire ou un geste tendre… Chaque signe d’attention permet de nourrir la confiance et de restaurer la relation.

Voir la relation avec les yeux de son enfant

Un exercice simple pour mieux comprendre votre enfant : installez-vous dans sa chambre et imaginez que vous êtes lui. Que ressent-il ? Comment vous perçoit-il ? Que voudrait-il de vous ? Cet exercice pourra vous donner des clés précieuses pour améliorer la relation avec votre enfant au quotidien.

S’intéresser à son univers

Les enfants s’ouvrent rarement quand on les force à entrer dans notre monde. C’est en allant vers le leur qu’on crée la rencontre.

  • Votre ado passe des heures sur un jeu vidéo ? Demandez-lui de vous montrer une partie.
  • Sa musique vous agace ? Laissez-le vous faire découvrir un morceau.
  • Vous n’y connaissez rien à ses centres d’intérêt ? Posez des questions en étant sincèrement curieux.

L’objectif n’est pas de partager toutes les passions de votre enfant mais de montrer que son monde compte pour vous. Même quelques minutes de complicité peuvent transformer la relation.

Il suffit parfois de petits gestes simples : poser votre téléphone quand il vous parle, demander comment s’est passée sa journée avant ses résultats scolaires, ou simplement vous asseoir à côté de lui en silence. Ces instants, souvent banals pour vous, deviennent des souvenirs précieux pour lui.r vous. Et ce sont souvent ces petits moments simples qui marquent durablement la mémoire affective.

L’amour parental est une relation vivante

Il est temps de déconstruire ce mythe de l’amour parental parfait. L’amour d’un parent pour son enfant n’est pas une ligne droite. C’est une relation mouvante, qui traverse des tempêtes, des silences, des éloignements… mais aussi des retours, des réconciliations et des retrouvailles. Se dire « je n’arrive plus à aimer mon enfant », ce n’est pas poser un point final. C’est souvent le début d’un nouveau chapitre.

Être parent, ce n’est pas seulement ressentir. C’est choisir chaque jour d’être là, même quand c’est difficile. C’est souvent dans ces petits actes silencieux que l’amour peut renaître, encore plus vrai et plus solide qu’avant.

Par Elena Goutard, coach parentale et thérapeute. Je reçois les parents en visio et à mon cabinet en région parisienne. Toutes les infos et prise de rdv via ce lien Parce que chaque parent mérite d’être soutenu. Et chaque lien peut se réparer.

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Bonjour, je suis Elena

Coach parental passionnée, j’accompagne les parents pour surmonter les défis du quotidien et créer une relation épanouissante avec leurs enfants. À travers mes articles, je partage des conseils et des outils pour vous guider dans cette aventure.

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